Ouvrir son salon de coiffure après un BP Coiffure

Vous êtes désormais diplômé du brevet professionnel de coiffure ? Vous envisagez d’ouvrir votre propre salon ? Ce projet ambitieux, convoité par bon nombre de coiffeurs, ne s’accomplit pas en un claquement de doigts et exige de suivre plusieurs étapes d’ordre économique ou juridique. Par où commencer ? On vous explique tout.

Quelles sont les conditions pour pouvoir ouvrir son salon de coiffure ?

C’est le rêve de nombreux coiffeurs et professionnels de la beauté : posséder son propre salon, établir soi-même son emploi du temps et faire tous les choix de produits et de collaborations. Pour réaliser ce rêve, il est primordial d’être diplômé, en complément du CAP Coiffure, d’un brevet de maîtrise de la coiffure ou d’un brevet professionnel de coiffure. Outre les savoir-faire en coiffure, le brevet professionnel dispense tous les enseignements en gestion et management nécessaires.

 

Est-il possible d’ouvrir un salon de coiffure sans diplôme ? La réponse est oui, à condition de vous associer à un salarié ou un conjoint titulaire des diplômes requis.

Ouvrir son salon de coiffure : les étapes à suivre

Pour vous lancer dans l’aventure, vous devez suivre plusieurs étapes.

Suivre un stage de préparation à l’installation facultatif

Auparavant, le stage de préparation à l’installation (SPI) était obligatoire pour tous les artisans et créateurs d’entreprise. Mais depuis la loi PACTE promulguée le 24 mai 2019, il est devenu facultatif. Néanmoins, vous pouvez toujours le suivre si vous le désirez.

 

Le SPI vous forme aux fondamentaux de la gestion d’entreprise tels que la structure juridique, le régime fiscal, la gestion commerciale et bien d’autres choses, ce qui n’est pas négligeable si vous débutez totalement dans le domaine.

 

Le montant du stage de préparation à l’installation s’élève à 194 €.

Choisir un statut juridique pour l’entreprise

Pour ouvrir votre salon de coiffure, il est obligatoire d’opter pour un statut juridique. Le choix dépend de plusieurs facteurs. Vous devez vous poser les bonnes questions :

  • Souhaitez-vous unir votre patrimoine personnel à celui de l’entreprise ?
  • Envisagez-vous de travailler seul ou de vous associer avec un autre coiffeur ?
  • À quel régime de sécurité sociale voulez-vous être affilié ?

 

Si vous décidez d’ouvrir un salon de coiffure en tant qu’auto-entrepreneur ou micro-entreprise, les formalités administratives sont simplifiées. En effet, ce statut ne nécessite pas d’expert-comptable et les charges sociales sont moins élevées. Cependant, ce statut implique de ne pas dépasser un certain chiffre d’affaires, il est donc plus approprié aux coiffeurs souhaitant exercer à domicile.

 

Si vous créez votre entreprise seul, vous avez le choix entre deux statuts juridiques :

  • L’EURL (Entreprise unipersonnelle à responsabilité limitée), affiliée au régime social SSI (Sécurité sociale des indépendants) ;
  • La SASU (Société par actions simplifiée unipersonnelle), affiliée à la sécurité sociale.

 

Si vous la créez avec un ou plusieurs associés, vous pouvez opter pour plusieurs statuts, les deux principaux étant les suivants :

  • La SAS (Société par actions simplifiée), qui est l’équivalent de la SASU, mais avec plusieurs associés ;
  • La SARL (Société à responsabilité limitée), similaire à l’EURL, mais avec plusieurs associés. Ce statut est conseillé pour faire évoluer votre activité ou si vous envisagez de lancer votre chaîne de salons de coiffure.

 

Avant d’entreprendre quoi que ce soit, réfléchissez donc bien au type de salon que vous souhaitez ouvrir.

Établir un business plan

Le business plan est un document qui détaille votre projet d’ouverture de salon de coiffure. Il comporte plusieurs parties :

  • Une présentation générale avec vos motivations et vos objectifs ;
  • Une partie économique avec une étude de marché, un chiffre d’affaires prévisionnel et les stratégies à mettre en œuvre pour l’atteindre ;
  • Une partie financière avec un plan de financement, un compte de résultat pour les trois premières années et un plan de trésorerie sur douze mois ;
  • Une partie juridique avec une présentation et une justification du régime juridique choisi pour l’entreprise.

Ce business plan permet non seulement de rendre compte de l’avancement et du réalisme de votre projet, mais aussi de convaincre vos interlocuteurs de vous soutenir dans votre démarche (proches, fournisseurs, banques…).

Trouver et aménager un local

Bien que cette étape ne soit pas à accomplir en priorité, elle n’en est pas moins cruciale. Choisir un lieu constitue un engagement durable, non seulement car un bail commercial est valable pendant neuf ans au minimum, mais aussi parce qu’un endroit stable permet de fidéliser la clientèle.

 

Pour trouver le local idéal, mieux vaut privilégier les lieux fréquentés tels que les centres-villes, les rues passantes ou les centres commerciaux. Ils bénéficient ainsi de beaucoup de visibilité, mais au prix d’un loyer plus élevé. Si vous choisissez une zone calme et moins onéreuse, vous devrez mobiliser votre réseau pour vous faire connaître. Attention également à ne pas vous installer trop près des salons de coiffure concurrents. Renseignez-vous en amont sur les commerces à proximité.

 

À moins que vous ne repreniez un salon de coiffure déjà existant, des travaux d’aménagement (plomberie, décoration…) seront à prévoir.

Se conformer aux réglementations applicables aux salons de coiffure

L’ouverture d’un salon de coiffure est soumise à une réglementation précise que tout coiffeur gérant se doit de respecter.

 

La grille tarifaire doit être transparente. Vous pouvez pratiquer les prix de votre choix, mais vous devez afficher clairement les prix TTC à l’intérieur et à l’extérieur du salon. En ce qui concerne les factures des clients, elles doivent comporter à la fois les prix HT et TTC.

 

Un salon de coiffure étant un établissement recevant du public, ou ERP, il doit suivre les normes d’aménagement et de sécurité en vigueur, notamment anti-incendie. Ces normes sont vouées à assurer la sécurité de tous, aussi bien des employés que des clients. En outre, le salon de coiffure doit respecter des règles d’hygiène, d’environnement et d’accessibilité. Pour plus d’informations, vous pouvez vous référer à cette page du service public et à la Chambre des métiers et de l’artisanat.

 

Enfin, pour diffuser légalement de la musique au sein de votre salon, vous devez obtenir l’autorisation de la SACEM et payer une redevance.

Réaliser les formalités de création

Pour ouvrir un salon de coiffure dans les règles, le coiffeur ou entrepreneur doit s’immatriculer. Les formalités varient selon le statut juridique choisi.

 

Dans le cas d’une entreprise individuelle, vous devez faire deux démarches principales :

  • Publication d’une annonce dans un journal ;
  • Enregistrement de la création du salon de coiffure auprès du CFE (Centre de formalités des entreprises).

 

Dans le cas d’une entreprise avec associés, deux démarches supplémentaires se greffent aux précédentes :

  • Rédaction de statuts ;
  • Dépôt du capital social.

 

Si vous ouvrez votre salon de coiffure en tant qu’auto-entrepreneur ou entreprise individuelle, vous devez vous faire immatriculer au répertoire des métiers (RM). Si vous exploitez votre salon en société commerciale, vous devez aussi vous faire immatriculer au Registre du commerce et des sociétés (RCS).

 

Vous connaissez désormais les étapes fondamentales à la création de votre propre salon de coiffure. Maintenant, c’est à vous de jouer !